Observations de René Spitz




René Spitz va mener des observations sur le terrain dans les années 1940.

Il va comparer deux groupes de nouveaux-nés placés en institutions au sein de deux milieux différents.

Premier groupe :
D'une part, il va observer des bébés séparés de leurs mères car ces dernières sont placées en prison. Cependant, celles-ci s'occupaient de leurs enfants pendants la journée.
Ces bébés recevaient donc chaque jour soins et affections.

Deuxième groupe :
D'autre part, il va observer des bébés au sein d'orphelinats où les soins individualisés n'existent pas.
Ces bébés vont donc recevoir des soins physiques mais n'auront aucune présence affective. Ils seront donc privés de liens affectifs.

René Spitz va noter que les bébés vont entrer dans une dépression anaclitique dû à la perte d'un objet.
Cependant, le développement des nourrissons du premier groupe sera bien meilleur que celui du deuxième groupe.

Par dépression anaclitique, nous entendons une dégradation graduelle des conduites du bébé. 

Ainsi et principalement pour les bébés du deuxième groupe, dans les 3 premiers mois qui suit la séparation d'avec la mère, nous observons les symptômes suivants : pleurs, attitude de retrait, perte d'appétit entraînant la perte de poids et une diminution du quotient de développement. 
Après le 3ème mois, le visage se fige et le regard est absent et le développement mental et physique va être entravé. Les troubles pourront aller jusqu'au marasme, voire la mort.

C'est ce qu'on appelle l'hospitalisme. 

En voici une définition : l'hospitalisme correspond à l'altération du développement psychomoteur chez le très jeune enfant, provoqué par un placement prolongé en institution (établissement de cure, hôpital, crèche, etc...) ou par une carence affective grave. (cf. Larousse Médicale)

René Spitz va noter que si la séparation se produit lorsqu'une relation affective a eu le temps de se nouer sans que l'enfant n'ait une pleine conscience de la mère, la dépression anaclitique résultant de la séparation va pouvoir se résorber si nous prenons à nouveau soin de l'enfant. Si la séparation ne se prolonge pas de 5 à 6 mois la dégradation sera réversible

Ainsi R. Spitz a mis en évidence la nécessité d'une attention soutenue des enfants.
Nous pouvons conclure sur le fait qu'une absence psychique peut être tout aussi dommageable qu'une absence physique.